André Morin, le Douanier Rousseau des métiers d, autrefois En bon menuisier, André Morin avait toute légitimité pour rendre hommage à son village de Betz-le-Château… en maquettes. Des souvenirs d’antan sortis de sa mémoire et qui reprennent vie entre ses mains. Un escalier court mais escarpé, un rapide virage et c’est une ruelle proprette qui apparait comme une miniature à l’abri des regards, au cœur de Betz-le-Château. Une ruelle majoritairement occupée par la famille d’André Morin dont les maisons sont telles des caravanes s’embrassant l’une l’autre. On s’y sent au chaud, à l’image du sourire accueillant de l’ancien menuisier et de son épouse. L’homme est connu, et bien au-delà de son village. Sa mère y tenait le Café de l’Espérance, il y est né en 1941. Son père était maréchal-ferrant, comme la plupart des hommes de la famille depuis des générations. « Et moi je suis devenu apprenti menuisier à Tours à l’âge de 14 ans. » En 1970, il entre à son compte à Ferrière-Larçon. « J’y ai formé dix apprentis et quatre ouvriers », annonce-t-il fièrement. L’heure de la retraite sonnera le 1er janvier 2002. Univers à la Prévert André Morin prend ce virage en douceur en créant des maquettes en bois « pour s’occuper ». Tout commence par l’irruption d’un pilote de bombardier américain abattu par la défense anti-aérienne allemande à Montlouis-sur-Loire en 1944. L’homme sera caché dans une ferme de Betz-le-Château. Le voilà qui revient en pèlerinage en août 2003. André Morin réalise la maquette du bombardier dans la foulée... Puis viennent celles d’un hélicoptère, du moulin de Bléré, de l’éolienne de Dolus-le-Sec et toutes celles qui racontent les métiers d’autrefois : « le métier de mon père, du forgeron, du menuisier, du sabotier, le café de ma mère, les pompiers avec leur pompe à bras, les scieurs de long, les lavandières, à raison d’une maquette par an, en hiver… ». C’est un univers à la Prévert en bois d’iroko qui surgit des mains habiles d’André, les métiers de son enfance et de ses aïeux reprennent alors vie dans son atelier. « Il y avait de l’ambiance autrefois » La particularité de ces maquettes à nulle autre pareilles : elles sont animées. « Il y avait de l’ambiance dans le village autrefois. J’ai commencé à les exposer dans ma ruelle, puis lors de brocantes, de comices, grâce au bouche-à-oreille. Elles plaisent à toutes les générations. » À près de 83 ans, André le menuisier et poète a décidé de stopper ses déplacements devenus trop fatigants. Sa verve employée à décrire les métiers disparus de son village, elle, ne faiblit pas. Comme la mémoire de ce Douanier Rousseau tourangeau qui nous emporte avec elle. mémoire commune on les soutient ! Avec le festival Contes d’été, de jeunes artistes originaires du Sud Touraine veulent démocratiser le théâtre et plus généralement les arts vivants. Un pari réussi : la cinquième édition se déroulera en août à Ligueil. Tarifs attractifs et modérés, buffet et restauration sur place et… Marivaux avec son Arlequin poli par l’amour présenté comme « un conte de fées revisité et chaud comme une nuit d'été ! » Voici quelquesuns des éléments constitutifs de la version 2024 du festival théâtral Contes d’été de retour à la Prairie du Dauphin à Ligueil, du 22 au 25 août prochain. L’année dernière, les spectateurs avaient été littéralement « emballés » par la qualité du programme et l’énergie communicative déployée par tous les artistes. Classiques revisités Créé en 2020 à Esves-le-Moutier sur un terrain familial par Eurialle Livaudais et Guillaume Gras, ce festival de théâtre de plein air est produit par la compagnie Des animaux bizarres et véhéments. L’objectif de ces jeunes comédiens est clair : « nous voulons démocratiser l'offre culturelle en proposant des classiques revisités et des formes courtes représentant tous les champs de l'art vivant : musique, performance, conte, improvisation, chant, etc. » Et ça marche ! « Nous sommes Tourangeaux et nous nous sommes rencontrés à Paris, mais nous voulions revenir et proposer de l’art vivant sur ce territoire. Les spectateurs viennent de loin et de partout pour assister au festival. Nous voulons toucher tous les habitants en leur permettant de découvrir les formes classique et contemporaine du spectacle vivant. » Shakespeare au collège L’an dernier, la compagnie avait animé un atelier à l’EHPAD Balthazar Besnard. Une expérience forte qu’elle souhaiterait renouveler en 2025. Ces hardis « animaux bizarres et véhéments » ont aussi l’intention d’inviter Shakespeare à les rejoindre au collège de la ville pour partager leur amour communicatif des beaux textes avec les élèves les plus motivés… « Nous voulons trouver des jeunes qui prennent la relève ! » Des contes d'été dans la prairie Le programme 2024 Formes courtes à 19h30 : 22/08 Les clowns, Compagnie Aour ; 23/08 Concert pop-folk, Mariotte ; 24/08 Princesse Diane (seul en scène) de et avec Diane Bonnot ; 25/08 Spectacle jeune public de et avec Löwy. Forme longue, tous les soirs à 21h : Arlequin poli par l'amour de Marivaux, mise en scène de Guillaume Gras avec Chloé Girardeau, Marie Guignard, Eurialle Livaudais, Pierre Livaudais, Gonzague Van Bervesseles, Nicolas Perrochet www.desanimauxbizarresetvehements.com Festival Contes d'été cultures partagées en commun • été 2024 21
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