journal en commun - Été 2025 / N°12

assos en force Le printemps a fini par arriver et l’herbe repousser sur les terrains du stade Jo Maso, à Loches. « L’hiver, on joue aussi, mais il faut aimer les bains de boue… », sourit Alain Pruvot, l’un des deux co-présidents du Loches Rugby Olympique Club. Cet ancien pilier partage ce rôle depuis quatre ans avec Chantal Jamin. Elle, retraitée alerte, n’a pas tout à fait le profil à plaquer à tour de bras ; elle est pourtant entrée en religion rugbystique depuis le milieu des années 70. Son mari fréquentait les vestiaires du LROC, et elle est d’abord venue « ouvrir le courrier » pour remplacer le secrétaire de l’époque. « Et tu l’as tellement bien ouvert que tu es restée ! », plaisante Alain Pruvot à l’endroit de son binôme. On rigole, mais la « maman » du LROC n’a pas fait que décacheter les enveloppes : Chantal Jamin fut élue à la Ligue régionale de Rugby (« la première et seule femme au milieu de 25 bonshommes ! »), puis au Comité départemental. Son implication au sein des instances a d’ailleurs permis à son club d’accueillir une année la finale du championnat Espoirs entre La Rochelle et le Racing, au nez et à la barbe de l’US Tours… « Ici, c’est pas Antoine Dupont… » Si c’est à Tours que le niveau sportif est le plus relevé dans le département, c’est à Loches que le Sud Touraine se retrouve quand il s’agit de taper des chandelles. « On est vraiment un club à rayonnement communautaire », confirment les dirigeants. Ici, on vient des quatre coins du Lochois pour gambader sur le pré, s’envoyer quelques marrons à l’occasion et, surtout, partager les joies simples de la 3e mi-temps. « Le repas d’aprèsmatch, évidemment très diététique, est un passage obligatoire. Tous les vendredis soir, les séniors se réunissent ici et cuisinent à tour de rôle. » Est-ce l’abus de bonne chère qui a précipité la défaite de ces messieurs en demi-finales de leur championnat de Régionale 2 ? « Cet état d’esprit, c’est le plus important, balaye Alain Pruvot. Ici, on fait partie d’une famille, quelles que soient nos origines sociales et géographiques. » Avec 150 000 € de budget, le LROC n’a de toute façon aujourd’hui ni les moyens ni les structures pour jouer beaucoup plus haut. Et dans un Centre-Val de Loire souffrant d’un manque patent de clubs de rugby de proximité (13 seulement en Touraine), le LROC s’est mis en cheville avec Amboise pour présenter une équipe commune dans deux catégories de jeunes. De Vieilles Taloches Renforcé depuis deux ans par l’arrivée en contrat salarié de Thomas Musy, chargé de développer et d’animer le club, le LROC compte aujourd’hui 250 licenciés. Si, à l’avenir, les conditions d’entraînement l’hiver au stade Jo Maso s’amélioraient, tout le monde en serait très heureux, à commencer par les genoux des Vieilles Taloches, l’équipe loisirs qui regroupe les « anciennes gloires » du club, dont le sobriquet sent bon le houblon et la gadoue sur les crampons. LROC Loches Rugby lroc_loches_rugby Un Lochois passé pro Commencer le rugby à Loches mène à tout, y compris au professionnalisme. Actuel pilier gauche du Castres Olympique, club de Top 14, Loïs Guérois-Galisson a joué pendant 11 saisons au LROC. Âgé de 23 ans, le jeune homme « n’oublie pas ses racines, rapportent les dirigeants. Lors de ses vacances, quand il revient à Manthelan où habitent ses parents, il vient voir les gamins du club, auquel il reste très attaché. » Ne cherchez pas un autre club sur le territoire de la Communauté de Communes : le Loches Rugby Olympique Club est le seul à porter haut les valeurs de l’ovalie à des kilomètres à la ronde. À LOCHES L’OVALE TOURNE ROND De gauche à droite : Alain Pruvot, Chantal Jamin et Thomas Musy sur le stade Jo Maso de Loches. 13 agir ensemble en commun • été 2025

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